ANJELA DUVAL
Quatre Poires
Ogres (Roñfled)
Dans les contes de nos peres on parlait d'ogres:
Des ogres terrifiants, mangeurs d'hommes.
L'histoire parle d'espèces de fauves au fond
Des forêts: des mangeur d'hommes.
Quelle horreur et quel dégout d'y penser.
Cependant, parmi nous, tout près,
Il en est qui dévorent les autres. Tout crus, oui.
Des ogres qui sucent le sang jusqu'à la derniere goutte.
- Je ne peux pas croire qu'il existe parmi nous
Des gens aussi cruels, aussi lâches
Il faut que ce soient des insensés;
- l'esprit obscurci, ou plutôt le cœur.
Ils ne voient pas comme la vie des autres est difficile
Et ils attaquent, griffent, rongent, écorchent
L'autre jusqu'à son dernier sou.
Et toi, travaille si tu veux, jour et nuit, sans cesse
Comme une bête de somme. Pire.
Dimanche, fêtes, chaque jour sans répit,
Jusqu'au cimettière.
Eux par contre se promènent, roulent, font aller
l'éclair de leurs voitures par-ci, par-là,
ils courent après leur plaisir: les ogres.
Et toi, mon pauvre... Gare à toi si tu te trouves
sur leur route avec ta vieille carriole ou
ta vieille jument...
Prends garde!
On t'aplatira comme un oeuf, comme un
champignon!
Tu vois bien que toute la route
est à eux...
Avec un peu de chance, pourtant, tu pourras
passer sous une bordée d'injures.
En français naturellement. Ca, c'est une langue civilisée.
Translated from the Breton by Paol Keineg.
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