RECITS ET POEMES CELTIQUE
Domaine Brittonique Vl - XV Siècles
Ancienne poésie galloise
Des englynion du Canu Llywarch Hen, détachés de leur contexte en prose, on peut tirer une histoire fragmentaire dont voici les grandes lignes. Il y avait un chef dans les régions située au nord ou à l'est du Pays de Galles actuel. Ce chef, appelé Llywarch, était cousin d'Urien, roi de Rheged, royaume breton qui s'étendait des Lowlands au Lancashire. Ce Llywarch avait vingt-quatre fils qui tous moururent dans les combats. Il lui en restait un, moine peut-être, appelé Gwên. L'ennemi saxon menaçait-le gué de Morlas sur la rivière Llawen près d'Oswestry. Il partit au combat après un échange de propos avec son père. Il fut tué sur ce gué.
Llywarch chante le chant de mort, la marwnad de Gwên. Il semble qu'à la fin de sa vie, Llywarch a dû quitter son royaume des terres de l'Est, conquis par les Saxons, et qu'il vit dans les limites du pays de Galles actuel.
Gwên, fils de Llywarch, dialogue avec son père.
GWËN.
Ne revêts pas ton équipement après le festin ; que ta pensée ne soit pas triste ; coupant est le vent ; amer est le poisson ; ma mère déclare que je suis ton fils.
LLYWARCH
Je le reconnais d'après mon coeur, que nous venons d'une même race. Un bon temps a passé, ô Gwên.
GWËN.
Ma lance est aiguisée et brillante dans le combat. J'ai l'intention de veiller sur le gué. Bien que je n'aie chance d'échapper, que Dieu soit avec toi.
.
LLYWARCH.
Si tu échappes, je te verrai ; si tu est tué, je te plaindrai. Ne perds pas l'honneur du guerrier lors du combat.
GWËN.
Je ne perdrai pas ton honneur, ô guerrier qui offres le combat quand le brave s'equipe pour aller vers la frontière. Je livrerai bataille avant de céder du terrain.
LLYWARCH.
Vague coureuse au long du rivage, la résolution du guerrier protecteur au combat peut être brisée soudainement. Il est habituel qu'un homme éloquent s'enfuie.
GWËN.
C'est pour moi que je déclare : je briserai des lances là ou je serrai ; je déclare que je nefuirai pas.
LLYWARCH.
Mou est le marais ; dure est la pente ; devant le sabot du cheval blanc, le bord de la rive s'écroule. Promesse que l'on n'accomplt pas ne vaut.
GWËN.
Les ruisseaux sont divisés autour du rempart de la ville forte, et moi j'ai l'intention de voir brisé le bouclier bigarré avant que je ne fuie.
LLYWARCH.
La corne que t'a donnée Urien, avec sa corde d'or autour de son embouchure, souffle en elle si vient la nécessité.
GWËN.
Si vient l'angoisse du combat devant les rapaces du royaume de Logre, je ne détruirai pas ma noblesse ; je ne réveillerai pas les jeunes filles.
LLYWARCH.
Tant que je fus, moi, à l'àge de jeune homme, la-bas, avec un revêtement d'or sur les éperons, rapidement je courais vers la lance.
GWËN.
Sans doute ta declaration est sincère ! Toi, tu es vivant et ton témoin est mort. Le vieillard ne fut pas débile quand il était jeune !
Traduit par Léon Fleuriot
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